Résidences artistiques
À la Maison Bleue
C’est en 2022 que le Comité Arts et Culture Jacques-Cartier accueille un premier projet d’exposition éphémère à la Maison Bleue du parc du Domaine-Howard, lieu qu’il occupe depuis sa fondation en 2015.
Depuis, le CACJ-C a sélectionné quatre artistes à même son appel de dossiers 2023 afin de créer un projet pilote de résidences artistiques expérimentales à la Maison Bleue. Celles-ci résulteront en des expositions éphémères tout au long de la prochaine année.
DÉCOUVREZ LES ARTISTES EN RÉSIDENCE EN 2023
Lysanne Picard
Le Sourire des formes
PROJET DE RÉSIDENCE
Quelle couleur est la plus joyeuse? Quelles formes nous font sourire? Quelles sortes de lignes nous donnent un élan de bonne humeur et est-ce que celles-ci peuvent aller jusqu’à stimuler de la dopamine, cette hormone du plaisir? Ce sont les questions que pose Lysanne Picard avec son projet de micro-résidence Le sourire des formes. Elle s’intéresse ainsi à la psychologie environnementale, particulièrement à l’idée que l’architecture, le design et la mode peuvent avoir un effet sur notre humeur.
Durant son séjour à la Maison Bleue, elle demande au public de lui apporter des objets qui les font sourire. Des vêtements, des outils de travail, des objets du quotidien, dont la forme, la texture ou la couleur contribuent à leur bien-être. Une tasse préférée, un chandail doux, un jouet nostalgique, une lampe colorée; ces objets avec lesquels on éprouve du plaisir à interagir.
Lysanne cherche à extraire les formes de ces objets en intégrant celles-ci dans sa pratique de dessin. Elle s’inspire des qualités formelles des objets pour dessiner de nouvelles formes anti-déprime et des compositions joyeusement abstraites. Celles ci s’insèrent, au fil de la résidence, dans des installations de dessin in situ à la Maison Bleue. Elle veut transformer ainsi l’architecture émotionnelle de l’espace, pour créer un monde coloré et bienveillant, une utopie qui fait sourire.
PÉRIODE DE CRÉATION
8 au 22 février 2023
Portes ouvertes
15 février 2023 | 16h00 – 20h00
VERNISSAGE
23 février 2023 | 17h00 – 19h00
PÉRIODE D'EXPOSITION
23 février au 5 mars 2023
ATELIER GRATUIT | SUR INSCRIPTION
5 mars 2023 | 14h00 – 16h00
Inscription –
- MAISON BLEUE, Parc du Domaine-Howard, 151 rue de l'Ontario
- Jeudi au dimanche: 13h00 à 17h00
- Gratuit
- Gratuit 2H - Stationnement du parc du Domaine-Howard
DÉMARCHE ARTISTIQUE
La pratique artistique de Lysanne Picard se définit principalement par l’action de dessiner. Le geste du dessin l’intéresse autant que le dessin lui-même. Le temps alloué à ce geste devient, pour elle, un espace de possibilités qui permet à la mutation de paysages et à la création d’utopies. Elle explore ceci autant dans une pratique de dessin seul, que dans des projets de dessins collaboratifs et en intervenant dans la communauté.
Le paysage dans le travail de Lysanne est fictif et en construction constante. Les lignes et les formes prennent vie peu à peu pour créer des compositions souvent colorées, des espaces ludiques inspirés de la nostalgie ou du rêve. Ceux-ci deviennent pour elle des utopies, des lieux d’évasion, vers lesquels elle dessine lentement.
BIOGRAPHIE
Diplômée en pratiques artistiques actuelles de l’Université de Sherbrooke et en Design Art de l’Université Concordia, Lysanne Picard est artiste et médiatrice culturelle. Elle pratique le dessin et intervient dans la communauté pour imaginer des paysages fictifs et des utopies. Sa démarche collaborative la pousse à impliquer le public dans la conception de ses projets de création, notamment pour Science et fiction (2014) et Traces du futur (2015), réalisé en collaboration avec l’Espace Projet à Montréal.
Son travail a été présenté à l’Espace Projet, à la Maison des arts et de la Culture de Brompton, à la Maison de la culture Rosemont, au Centre culturel Stewart Hall ainsi qu’au Musée de beaux-arts de Sherbrooke.
Crédit: Mélodie Béland
Sylvie Michaud
Lucus: Dialogues mystiques avec la forêt
PROJET DE RÉSIDENCE
Réalisée lors d’une résidence artistique de création au mois de janvier et finalisée en juillet, l’installation transforme l’espace d’exposition de la Maison Bleue en une expérience éphémère en parfaite synergie avec son environnement. Le papier blanc devient ainsi une métaphore de la page blanche, représentant toutes les possibilités à venir.
À travers cette installation, l’artiste crée un environnement acoustique délicat, invitant les spectateurs à (re)découvrir la relation qui lie le papier à la forêt, ainsi que l’histoire contenue dans chaque fragment de cette matière organique commune. Une bande sonore, entièrement composée de bruits de papier, renforce ces idées en apportant une dimension étrange et mystérieuse.
L’œuvre vise à restituer au papier sa mémoire originelle, rétablissant ainsi le lien intemporel entre la forêt et le matériau qui en est extrait. En jouant avec des motifs, des textures et des formes sculpturales variées, l’artiste crée une atmosphère immersive sensorielle et tactile. À travers l’évocation de ce cycle perpétuel sans fin ni commencement, cette installation offre une expérience qui rappelle la sacralité des moments simples et la noble beauté des matériaux modestes.
PÉRIODES DE CRÉATION
11 au 22 janvier 2023
3 au 12 juillet 2023
Portes ouvertes
21 janvier 2023 | 8h00 – 12h00
ATELIER GRATUIT | SUR INSCRIPTION
9 juillet 2023 | 14h00 – 16h00
Plus de détails bientôt
VERNISSAGE
13 juillet 2023 | 17h00 – 19h00
Périodes d'exposition
13 au 23 juillet 2023
- MAISON BLEUE, Parc du Domaine-Howard, 151 rue de l'Ontario
- Jeudi au dimanche: 13h00 à 17h00
- Gratuit
- Gratuit 2H - Stationnement du parc du Domaine-Howard
DÉMARCHE ARTISTIQUE
Habitée par les paysages nordiques de son enfance, Sylvie explore les empreintes que ces grandes régions sauvages ont laissé en elle, questionnant l’impact tenace de ces formes organiques et de ces espaces hyperboréens sur sa perception du monde.
L’artiste souhaite révéler des éléments de la nature rendus invisibles par leur banalité tels que les écorces d’arbres, les replis rocheux ou encore les mouvements des vols d’oiseaux. Elle pose des questions philosophiques sur notre besoin de dominance et d’interventionnisme, et propose un regard empreint d’humilité sur le monde naturel.
Artiste multidisciplinaire, Michaud utilise principalement le papier et le carton pour en faire des dessins, des livres d’artiste, des sculptures, des installations qui traitent de forêts, de nature boréale et de ses cycles. Elle y aborde la temporalité et le choix de matériaux périssables vient appuyer sa notion de l’éphémère, du précaire. À travers différentes approches comme le changement d’échelle, la fragmentation et la répétition, elle tente de créer des univers sensibles et étonnants. Ses œuvres veulent inciter au recueillement, à la découverte de la complexité et de la fragilité du monde naturel et de toute sa poésie.
BIOGRAPHIE
Diplômée en arts visuels, Sylvie complète présentement un microprogramme en art et technologie à l’Université de Sherbrooke. Son livre d’artiste Betula a figuré ce printemps dans un article de la revue Page de garde et son installation Potentia présentée lors de l’exposition collective Forces sensibles, à la Galerie d’Art Antoine-Sirois de l’Université de Sherbrooke en mai fut sélectionnée par la Maison des arts et de la culture de Brompton où elle a été présentée tout l’été. Elle a complété un stage avec le sculpteur sherbrookois Mathieu Binette. Membre du collectif Trisk’Elles, leur installation in-situ collective est présentée à l’été 2022 dans le cadre l’exposition Réalité augmentée des Jardins réinventés de la St-François de la Maison des arts et de la culture de Brompton.
Jessica Renaud lors de sa performance “L’exposant positif de ta mort”, Université de Sherbrooke, 2022.
Jessica Renaud
Variable A
PROJET DE RÉSIDENCE
Documentaire narratif sous forme d’installation combinant images, mots, captation vidéo et objets choisis. Le projet est une incursion dans la vie de trois amis qui, une fois l’an, élèvent des poules à chair pour leur consommation personnelle. L’arrivée des poussins au jour un, les soins dispensés au quotidien pendant huit semaines, l’abattage, l’évidage, le désossage et les festins qui s’en suivent. Être gardien puis bourreau des animaux destinés à nous nourrir, transforme le geste de mort en acte sacré où tristesse côtoie gratitude, intégrant ainsi la variable de l’affectivité dans l’équation du vivant. Variable A est une réflexion sur le cycle de la vie/mort/vie.
La résidence est une opportunité de recherche et de réflexion sur ce qui nourrit véritablement le corps, l’esprit et la sensibilité du coeur. Les aliments qu’on ingurgite, mais aussi le mode relationnel (à soi, à la communauté et à l’environnement) comme source de nourrissement. Le public sera invité à partager un repas, discuter, danser, célébrer la vie et honorer ce qui demande à mourir.
« Un à un, nous sortons les poussins de leur boîte de carton. Pour pallier à l’absence de la mère, nous trempons les becs délicats dans l’eau, leur montrant ainsi où s’abreuver. »
« La mort sacralise la vie. À deux jours de l’abattage, je passe plus de temps dans l’enclos. »
« La vie se nourrit de vie et entre les deux, il y a inévitablement la mort. »
PÉRIODES DE CRÉATION
23 janvier au 5 février 2023
31 juillet au 13 août 2023
REPAS PARTAGÉ ET DISCUSSION
28 janvier 2023 | 12h00 – 15h00
En tant que jardinière aguerrit et éleveuse d’une production artisanale de poules à chair et pondeuses, je constate depuis plusieurs années l’importance de cultiver un lien affectif aux êtres ou aliments destinés à me nourrir. C’est donc comme prétexte d’échanges et de discussions que j’invite la communauté à partager un repas où chacun est invité à apporter un plat cuisiné, carnivore ou végétarien.
PERFORMANCE ET PREMIÈRE SORTIE DE RÉSIDENCE
4 février 2023 | 15h00
VERNISSAGE
17 août 2023 | 17h00 – 19h00
Périodes d'exposition
17 au 27 août 2023
- MAISON BLEUE, Parc du Domaine-Howard, 151 rue de l'Ontario
- Jeudi au dimanche: 13h00 à 17h00
- Gratuit
- Gratuit 2H - Stationnement du parc du Domaine-Howard
DÉMARCHE ARTISTIQUE
Elle naît d’Elle-même sous différentes formes, jouant de façon interchangeable les rôles d’objets et de sujets, s’adaptant réciproquement.
– Pratyabhijnahrdayam traduit par Joan Ruvinsky
Le travail de création en est un d’excavation et de défrichage en territoire étranger, tantôt hostile tantôt lumineux. Un combat avec le redouté et une danse avec la joie de l’incarnation. La création comme fil, action de tisser et trame pour me relier aux paysages intérieurs, à ma communauté, au territoire. Territoire miroir, territoire allié, territoire berceau. Lieu corps. Corps récipient de l’expérience du vivant, microcosme d’une planète réceptacle d’une myriade de vies singulière.
La quête identitaire devenue démarche de création transcende la notion de personnalité et de genre et engendre la connexion à ce qui est vivant dans la fulgurance du moment présent. Le travail de Jessica Renaud se construit par strates : le geste performatif dénué de sensationalisme, les objets trouvés et investis au quotidien, la captation photo, vidéo et sonore, l’écriture. Par une pratique de reenactement incarnée, elle se place en position de dialogue avec la documentation parfois manipulée. Cette interaction entre le réel et sa représentation brouille les frontières du définissable. C’est un travail intime et dangereux du fait qu’il mène à une déstabilisation du connu. C’est dans cette faille entre l’état de stabilité et celui de recherche que son travail se situe.
BIOGRAPHIE
Née en 1979 et élevée à Montréal, Jessica contourne les études et voyage sur le continent des trois Amériques et en Europe. En 2017, elle fait un retour aux études. Aujourd’hui diplômée en littérature et au programme d’art visuel de l’Université de Sherbrooke, Jessica poursuit une démarche multidisciplinaire combinant écriture, performance, photographie, installation et vidéo. Ses écrits sont publiés dans diverses revues, dont Utopie, Les Éphélides et Utopia et son travail en art visuel a été présenté dans diverses expositions collectives et évènements performatifs en Estrie.
Elle étudie de façon continue avec Sylvie Tourangeau et Alex-Ann Boucher, deux artistes avec qui elle se place en filiation. Dans le cadre du programme de compagnonnage du Conseil de la culture de l’Estrie, elle travaille sur un projet de livre qui aborde la naissance de soi et la vie de femme nulliparienne en parallèle à son travail de soutien à la vie communautaire et culturelle au Tremplin 16-30 à Sherbrooke.
Jean-Luc Wolff
Blue Mood
PROJET
” L’été se termine en cette fin de matinée sur une plage du Maine. Un voile bleu diffus enveloppe l’atmosphère et noie le paysage dans une ouate monochrome, surréaliste, onirique et picturale.
Je n’ai jamais vu un tel phénomène. Je suis surpris par cette ambiance de couleur froide plutôt mélancolique. Pourtant, les gens sur la plage continuent leurs activités comme si de rien n’était. « So what ».
« So What »….Miles Davis, …Le Bleu est partout… « Blue Moods »… La musique me revient et m’obsède pendant que je prends des photos sans discontinuer. So What.
Certains marchent sur la plage d’un pas décidé, d’autres joggent. Le ballet est rigoureusement réglé : tout le monde se croise sans un mot, sans une salutation, en s’ignorant parfaitement les uns les autres. La distance est la même pour tous, et on fait demi-tour au bout de la ligne… So What. Cela me fait penser à « l’homme qui marche » de Giacometti, en quête de sens, comme moi devant ce spectacle un peu hallucinant.
Dans mon projet, j’ai voulu traduire en images cette ambiance poétique « bleue », la couleur et mon sentiment, questionner nos habitudes collectives, nos relations interindividuelles. La répétition dans le format, dans l’aspect, quasi-monochrome, et la distance par rapport au sujet viennent renchérir cette impression… Blue Mood… avoir les bleus. ”
PÉRIODES DE CRÉATION
Durant l’année 2023 – Extra muros
VERNISSAGE
7 septembre 2023 | 17h00 – 19h00
Périodes d'exposition
7 au 17 septembre 2023
- MAISON BLEUE, Parc du Domaine-Howard, 151 rue de l'Ontario
- Jeudi au dimanche: 13h00 à 17h00
- Gratuit
- Gratuit 2H - Stationnement du parc du Domaine-Howard
DÉMARCHE ARTISTIQUE
Jean-Luc photographie en s’intéressant particulièrement à l’évolution des relations humaines, à la convivialité, aux liens, au respect des individus et de ce qui les entoure, notamment à la façon dont la société humaine envisage ou pourrait envisager l’avenir, ses rapports avec l’environnement, avec ses valeurs ou ses préoccupations. Son style correspond à une photographie conceptuelle, qui conserve dans la mesure du possible un aspect esthétique, plasticien parfois. Ses photographies ont fait l’objet de quelques expositions au Canada, aux États-Unis et en France, et font partie de diverses collections privées également au Canada, aux États-Unis et en France. Certaines sont parues également dans des magazines.
BIOGRAPHIE
Jean-Luc Wolff a débuté sa formation en autodidacte, participant à quelques ateliers (workshops), puis il a suivi des cours au Collège Marsan de Montréal. Il a obtenu une formation complémentaire artistique en composition picturale (Arseno – Sherbrooke) et un diplôme en photographie dispensé par le Musée d’Art Moderne de New York (NYC MoMA) sous la direction de Sarah Meister, conservateure au Département de Photographie. Il a également suivi un cours « Une brève histoire de la photographie » dispensé par la Réunion des Musées Nationaux- Grand Palais à Paris et un cours sur la construction de sites web, dispensé par la State University de New York.
Il est également l’auteur d’un blog sur la photographie contemporaine et les arts visuels. Il a mis au point un outil unique, un calendrier dynamique, le seul en son genre, qui permet de voir simultanément d’un seul coup d’œil l’actualité des expositions n’importe ou au Québec et un peu ailleurs, avec des possibilités de tri inégalées.